citations d'amour-propre : série n° 4


Jean-Benjamin de LABORDE / Pensées et Maximes (1791) / Paris, Lamy 1802 [BnF]
« Pourquoi les mêmes égards que l’on se croit dus lorsqu’un grand les refuse, semblent-ils une grâce
lorsqu’il les accorde? »
< 290, p.49 >
VOLTAIRE / Lettres Philosophiques / Mélanges / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1961
« Il est aussi impossible qu’une société puisse se former et subsister sans amour-propre, qu’il serait impossible
de faire des enfants sans concupiscence, de songer à se nourrir sans appétit, etc. C’est l’amour de
nous-mêmes qui assiste l’amour des autres ; c’est par nos besoins mutuels que nous sommes utiles au genre
humain ; c’est le fondement de tout commerce ; c’est l’éternel lien des hommes. Sans lui il n’y aurait pas
eu un art inventé, ni une société de dix personnes formée ; c’est cet amour-propre que chaque animal a reçu
de la nature qui nous avertit de respecter celui des autres. La loi dirige cet amour-propre et la religion le
perfectionne. »
< p.113 >
VOLTAIRE / Traité de métaphysique / Mélanges / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1961
« L’amour-propre et toutes ses branches sont aussi nécessaires à l’homme que le sang qui coule dans ses
veines ; et ceux qui veulent lui ôter ses passions, parce qu’elles sont dangereuses ressemblent à celui qui
voudrait ôter à un homme tout son sang, parce qu’il peut tomber en apoplexie. »
< p.195 >
Paul Henri Dietrich baron d’HOLBACH / La Morale universelle (I) / Amsterdam M.-M. Rey 1776
[BnF cote 1070]
« L’on aime les personnes timides, et qui ne résistent point, parce qu’on se promet d’en disposer à son
gré ; cependant la timidité que d’ordinaire on aime et que l’on prend souvent pour de la modestie, n’est
quelquefois l’effet que d’une vanité secrète qui craint de n’être point autant considérée qu’elle croit le
mériter : cet amour-propre délicat ne veut pas s’exposer à des assauts qu’il se sent incapable de soutenir. »
< III ii p.254 >
« Les gens les plus épris d’eux-mêmes font communément de leur mieux pour en dégoûter les autres. »
< III xii p.386 >